Le 27 juillet 2008..

Je me préparais à dire au revoir à une personne que j'aime beaucoup. J'étais déjà mal lorsque le téléphone a sonné ce matin là. J'étais cependant loin de m'imaginer ce que j'allais entendre, même si une partie de moi avait ce pressentiment dérangeant..

Papa, il y a un an que je te sais malade. Un an que je m'inquiète silencieusement pour toi, que j'ai peur quand le téléphone sonne et que je vois ton numéro sur l'afficheur... Je sais qu'en ce moment, tu dois y penser, toi qui a eu tant de mal à m'annoncer la mauvaise nouvelle.

Quand j'étais petite, tu étais mon roc, parce qu'il n'y a personne de plus fort que le père d'une petite fille, rien de plus solide que le lien qui peut unir ces deux âmes. Aujourd'hui, j'ai envie à mon tour d'être plus forte que tout, pour t'aider à passer au travers, car je sais que tu n'acceptes pas ce qui t'arrive.

Je t'ai vu changer au cours de cette année. Plus de cheveux gris, plus de rides. Toujours perdu dans tes pensées, je sais qu'en dedans de toi, tu cours contre la leucémie qui attend. Est-elle plus cruelle qu'une maladie qui annonce tout de suite ses couleurs? Probablement, car tout ce que tu peux faire, c'est espérer que tu prends assez soin de toi pour ne pas que les premiers symptômes viennent enclencher le compte à rebours..

Je t'aime papa. Je suis ta grande fille maintenant, c'est à mon tour d'être ton roc.