Le cercle vicieux

Depuis 5 semaines, je vais chez une psychologue. Mes lecteurs savent que je ne suis pas une personne très heureuse avec elle-même et je pense que cela devait changer.

J'ai été malheureuse toute ma vie, mais je me rends compte MAINTENANT que moi seule peut faire avancer le processus de guérison. Oui, j'utilise le mot guérison, parce que je prends conscience que les blessures des autres ont été servies par mes propres blessures, celles que je me suis infligées et que je m'inflige encore et toujours.

Il n'est pas facile de s'avouer que la victime que nous avons été ne nous a, en fait, jamais quitté. J'ai gardé en moi cette croyance, cette tendance à me rabaisser, car mon estime de moi n'a jamais été solide et forte. C'est ce que je projetais, à l'époque des abus mais que je continue d'envoyer comme message. Le manque de respect pour ma personne fait tourner la roue de mon problème.

Pourtant, quand je me regarde, je ne suis pas à plaindre tant que ça. Je suis une fille intelligente, qui aime apprendre, enseigner, donner. Je sais être agréable avec les personnes que je côtoies et j'offre mon oreille et mon soutien aux gens que j'estime. Je peux même dire que j'ai de beaux traits et qu'avec un peu de magie, je peux devenir une jolie femme. Alors pourquoi est-ce que j'ai toujours tendance à croire que rien ne va? Encore une fois, c'est la victimisation qui parle et non la partie consciente de ce que je suis réellement.

J'ai été le bourreau de bien des gens dans ma vie, parce que je les ai laissé faire, parce que je ne me respectais pas et parce que que j'étais naïve sur les motifs de leurs agissements. À chercher l'amour de mes pairs, j'en suis venue à croire que je n'en méritais pas. Et tourne la roue du mal être...

Comme dirait ma psychologue, le fait d'avoir continué de jouer à la victime ne m'aura permis en fait que d'apporter de l'eau au moulin de mes pensées négatives. Lorsque j'ai décidé de laisser derrière moi toutes les choses qui m'avaient blessée, je n'ai pas cessé les mauvaises pensées et j'ai continué de m'enfoncer des clous comme pour me convaincre que finalement, ces personnes avaient eu raison de me traiter aussi mal. Il n'est pas facile de changer l'attitude que nous avons, mais je suis certaine maintenant que j'en suis capable, parce que JE VEUX changer.

En me respectant, je vais m'accorder une bienveillance que je ne ressentais pas avant, ce qui m'amènera à m'aimer, comme je suis, avec mes défauts, mais surtout avec mes forces. Voilà un cercle qui me semble beaucoup plus sain et qui me donnera enfin le souffle d'air frais que je mérite.